Halte au beau milieu du vignoble, la ferme accueille de nombreuses espèces profitant de la diversité des habitats représentés sur le site. Nous vous invitons dès maintenant à découvrir la faune qui nous entoure…


La ferme est adhérente au réseau Paysans de Nature, géré par la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Ce partenariat certifie que la protection de la nature fait partie intégrante de nos préoccupations. Grâce à l’accueil d’étudiants, notamment de BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN), des suivis naturalistes sont réalisés depuis juin 2021 afin d’établir un état de la biodiversité. Cela permet d’améliorer les connaissances de la faune et de la flore locales. La première série d’inventaires cible particulièrement les libellules, les oiseaux nicheurs, les papillons de jour, les invertébrés terrestres, les criquets et sauterelles et la flore pionnière des zones humides. Nous vous proposons un petit article dédié aux libellules réalisé par notre première stagiaire de GPN, Mélissa Rautureau, pour vous donner un aperçu de ce que vous pouvez observer sur la ferme.

Commençons par les zones humides. Elles sont indissociables d’insectes inspirant nos mœurs rêveuses ; j’ai nommé les Odonates. Pour les intimes, nous parlerons de Zygoptères (ou demoiselles) – graciles à l’abdomen fin – et d’Anisoptères (ou vraies libellules) – au vol puissant et à l’abdomen trapu. Une autre manière simple de les différencier se remarque dans la position des ailes lorsque l’insecte est posé. Les ailes sont repliées sur l’abdomen ? C’est un Zygoptère. Si elles sont ouvertes, c’est un Anisoptère. (Comme dans tous les domaines, il existe des exceptions, mais ce critère reste fiable pour la grande majorité des espèces)

Mais quel rapport entre les mares de la ferme et ces Odonates ? C’est une bonne question. Avant de se présenter à nous sous leur forme ailée connue de tous, nos libellules se développent sous l’eau et subissent plusieurs mues. Cette vie aquatique s’étend sur plusieurs mois, voire plusieurs années alors que les adultes ne vivent généralement pas plus de quelques semaines, ou jours pour certains. Lors de leur ultime métamorphose – la mue imaginale -, les larves sortent de l’habitat humide qui les a vu naître pour s’accrocher à la végétation des berges. Le dos se déchire pour laisser sortir la libellule adulte, alors appelée imago*. C’est l’émergence. De cet état larvaire il ne restera que l’exuvie, abandonnée sur la plante-support. L’adulte fraichement laisse sécher ses ailes avant d’enfin s’envoler à la recherche d’un partenaire du sexe opposé.
* Ce terme non exclusif aux odonates s’applique au stade adulte de tous les genres d’insectes

Les mâles sont en général très territoriaux et compétiteurs. Les mâles d’Anax empereur passent les journées ensoleillées à rôder au-dessus de leur point d’eau dans l’attente d’une femelle et repoussant tout concurrent potentiel. Monsieur Orthétrum réticulé, lui, ne quitte pas des yeux sa dame lorsqu’elle pond, lui évitant ainsi d’être fécondée par un autre intéressé avant la fin de l’acte.
Sur la ferme, treize espèces différentes d’odonates ont été inventoriées. En déambulant aux abords des points d’eau, vous pouvez aisément tenter de les reconnaitre… Et peut-être découvrir une nouvelle espèce afin d’enrichir l’avancée des connaissances naturalistes sur ce lieu !









Des envies entomologiques ? Vous pouvez dès à présent tenter d’approcher les Odonates à l’aide d’un filet et d’une clef de détermination ! C’est un groupe accessible aux débutants compte tenu du nombre d’espèces en France (« seulement » 106 en comptant les sous-espèces).
Tenir une libellule par les ailes ne la blesse pas et vous pouvez essayer sans problème pour l’identifier avec respect. Quelques règles d’éthique doivent tout de même être respectées. Ne jamais attraper un odonate :
– Dont les ailes brillent fortement au soleil. Il vient d’émerger, ses ailes sont très fragiles
– Qui émerge, s’accouple ou pond. Vous ne voudriez pas perturber ces moments cruciaux pour la prospérité de l’espèce…

Alors… L’Odonate que vous avez trouvé est-il un Anisoptère, un Zygoptère ? Un gomphe, un sympétrum, un agrion, un leste ? Venez tester et partager vos connaissances naturalistes avec nous à la ferme !
Article rédigé et photos prises par Mélissa RAUTUREAU, étudiante en BTS Gestion et Protection de la Nature.
©Mélissa RAUTUREAU