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Les avancées de la ferme

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Après 18 mois de travaux (et de très peu d’assiduité dans les mises à jour de ce site), nous sommes passés d’une friche de vignes à de premières planches maraîchères avec poulaillers, fruitiers et récoltes de foin.

En terme d’infrastructure, le hangar photovoltaïque est en place, il abritera notre épicerie solidaire et retrait de paniers, le forage, les mares, les baissières et buttes fruitières (2000 arbres plantés, un millier de fruits rouges) sont également finis. Nous avons commencé à créer notre race de poule locale avec nos premiers poussins, croisé de Marans aux oeufs bruns, bonnes productrices et Noires de Challans, les poules nantaises rustiques.

Nous produisons cette année : oeufs bruns, légumes, foin, épicerie solidaire avec achats groupées trimestriels.

Nous organiserons une première porte ouverte à la ferme le samedi 3 octobre 2020 pour lancer notre campagne d’adhesion à nos paniers: légumes, fruits, accès à la ferme et animaux avec les enfants : 12€ par semaine.

En attendant cet automne de prendre le temps de retracer toutes les étapes de cette installation  en images, voici un teaser, le mieux étant de passer à la ferme les mercredi entre 10h et 17h pour se rendre compte.

Vous souhaitez vous abonner aux produits de la ferme, contactez nous via le formulaire de contact et regardez la page d’évènement pour participer aux prochaines activités 🙂

 

La mutualisation (du chaulage) : un besoin de microfermes

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La mutualisation (du chaulage) : un besoin de microfermes

Après moultes recherches et un point avec l’agronome du GAB44, nous avons défini une stratégie de régénération du sol -qui sera évoquée plus précisément dans un article à venir. Parmi les différentes actions à mettre en place : le chaulage.

L’analyse chimique du sol avait conclu qu’il n’était pas nécessaire de chauler. Peut-être parce que seul le PH avait été considéré ? L’analyse Herody, elle, confirme ce besoin car elle se base sur l’analyse de la vie du sol, et non sa seule composition.

Le chaulage est une technique ancienne et naturelle qui consiste à apporter des amendements calciques ou calco-magnésiens à un sol. Les intérêts sont variés :

  • Augmenter le PH du sol pour corriger l’acidité qui empêcherait de libérer les nutriments pour les plantes
  • Favoriser l’assimilation des éléments nutritifs par les végétaux
  • Améliorer la structure du sol et propriétés physiques (moins de battance)
  • Améliorer la circulation de l’eau grâce à l’effet de floculation
  • Améliorer l’activité biologique du sol en accroissant la minéralisation de la matière organique

Les pratiques agricoles entraînent une acidification régulière des sols. Les plantes rejettent des produits acides par les racines et la minéralisation de la matière organique également. Le chaulage fait partie des bonnes pratiques naturelles d’entretien d’un sol, pour peu que l’on utilise les produits et quantités adaptés à son terrain. Attention, on ne parle pas ici d’utiliser de la chaux vive ! Il s’agit d’apporter du carbonate grossier (et non poudreux) pour amender son sol.

Le diagnostic adapté à nos parcelles : 4 tonnes de granulat 0,4 par hectare. Mais 2 questions se posent : Comment s’approvisionner en granulat et comment l’épandre ?

Trouver du granulat

Pas facile de trouver du granulat grossier auprès des fournisseurs du coin. Ils vendent essentiellement du poudreux. En plus,ils proposent souvent la prestation d’épandage avec, or celle que l’on cherche ne s’épand que tous les 5 à 6 ans (contre 2 ans), c’est forcément moins intéressant.

Heureusement, le GAB44 nous a fourni le nom d’un fournisseur, très sympathique par ailleurs qui nous a autorisé à faire un achat groupé pour atteindre ses minimas d’achat : GCM Granulats de Charente Maritime à Saint-Porchaire.

Atteindre le minima

Nous avons décidé de chauler les 4 hectares, c’est à dire les prairies, grandes cultures et parcours volaille en plus de la seule partie maraîchage afin de soutenir tous les sols. À raison de 4 tonnes hectare sur 4 hectares, notre besoin en granulat est de 16 tonnes. Or, le minima d’achat et livraison du fournisseur est de 30 tonnes. Une seule solution : organiser un achat groupé avec d’autres maraîchers pour atteindre le quota. Grâce à une annonce dans la liste du GAB, nous avons pu trouver après quelques mois de stress, 4 autres maraîchers. Encore fallait-il que tout le monde paye sa part à temps pour être livré avant le début des productions ! Là, on croise les doigts et ouf tout passe, avec une nouvelle question : On livre où ? Le déchargement ne peut se faire que sur un seul lieu. Or aucun des maraîchers n’est équipé pour récupérer et épandre sa part…

Épandre

Le travail tout en manuel, ça semble jouable jusque 0,6 ou 1 hectare maximum. Au-delà, impossible de travailler ou épandre seul manuellement. Ça demande des outils et des machines -très grosses et très chères- et nos usages ponctuels n’en justifient d’ailleurs pas l’achat. On se tourne alors vers les CUMA (coopératives agricoles locales qui louent du matériel) ou les ETA (entreprises de travaux agricoles).

L’un des maraîchers de l’achat groupé nous a trouvé une ETA près de chez lui qui acceptait de recevoir les 30 tonnes de granulat puis passer sur chaque ferme épandre. Seulement il souhaitait faire tous les épandages sur une même journée. Il a donc fallu se caler une date, qui ne cessait d’être déplacée et reculée car cette année à été très pluvieuse et certains des terrains étaient encore trop trempés pour pouvoir circuler dessus et épandre. C’est d’ailleurs le notre qui a le plus tardé à se ressuyer ! Cette dernière étape a été bien stressante pour ceux qui devaient impérativement épandre avant de démarrer leurs cultures qui ne pouvaient pas attendre.

La machinette qui épand

Pour la suite

Une action nécessaire et peu coûteuse : 24€ / tonne le granulat livré et 300€ d’épandage. Valable pour cinq ans. On a ainsi réussi à acheter, se faire livrer et épandre ces 30 tonnes à plusieurs maraîchers. Les fournisseurs, produits et outils ne sont pas adaptés aux pratiques sur petites surfaces et le seul moyen d’avancer est la mutualisation. Mais il nous a manqué un acteur fédérateur et un outil pour mieux communiquer, organiser et financer cette action groupée. Parmi les points améliorables :

Comment mieux faire connaître l’offre de mutualisation ? Sur quels réseaux, auprès de quels acteurs, par quels outils ? Comment faciliter la mutualisation de paiement ? Reverser auprès d’un tiers acteur qui se charge du paiement global ? Quels fournisseurs pour les mutualisations ? Liste des actions mutualisables ? Liste des acteurs et prestations proposées ?

Une plateforme d’achat groupé pour les agriculteurs existe ici par exemple : http://www.achagri.com/ Peut-être un concept à adapter pour les besoins des microfermes ?

Le défi de remise en culture des terres en friche du vignoble

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Le premier oral du BPREA a porté sur le dossier “Territoire” présenté sur un sujet lié à cette installation agricole : “Le défi de la remise en culture des terres en friche dans le vignoble”.

Voici la présentation qui revient sur le contexte du vignoble, la déprise des terres, les défis à relever et les actions de l’association Terres en Vie pour la remise en culture des friches.

Au final, des nombreux hectares d’opportunités aux portes de la métropole nantaise !

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S’installer dans le vignoble

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S’installer dans le vignoble

Des maraîcher-e-s dans le vignoble, c’est encore atypique. La preuve, la mairie n’est pas encore tout à fait calée concernant les questions sur les règles d’urbanismes liées aux tunnels maraîchers… Mais ça va venir, car de nombreuses parcelles sont à reprendre !

Le terrain d’installation: les parcelles ont accueilli de la vigne mais ne sont pas à proprement parler des “terres à vigne”. Sur cette zone, les terres “originelles” de polyculture-élevage ont accueilli de la vigne à l’âge d’or du vignoble, avant que cette zone ne soit déclassée de l’appellation Muscadet, ce qui a contribué à sa mise en vente. Il y a depuis une déprise massive du vignoble. L’ensemble des communes du vignoble a perdu 3 184 hectares en 4 ans. Cette diminution s’est accélérée entre 2009 et 2012 avec une perte de 13,5 % de sa surface en 4 ans et 430 hectares arrachés chaque année (Source: Terres en vie) ce qui signifie des milliers d’hectares disponibles ! Avis aux candidats à l’installation donc… mais quelques caractéristiques sont à prendre en compte pour ces terrains.

  • Morcellement

Les terres de vigne ont pu échapper au remembrement des terres. Elles sont encore constituées de foultitude de petites parcelles. Ainsi sur notre zone d’implantation, nous avons une quinzaine de voisins à contacter pour le bornage en comptant les exploitants et propriétaires !

  • Enclavement

Du fait de ce morcellement, il est fort possible de se retrouver enclavé(e) entre des productions de pratiques différentes. Nous avons comme voisins des viticulteurs bio, raisonnés et conventionnels.

  • Bornage

Délimiter les contours et donc limites de ses parcelles peut s’avérer fastidieux (de nombreux voisins sont à convoquer au bornage) et il y a autant de règles de délimitations que d’exceptions…

  • Faible qualité agronomique

Terres de vigne égal sol acide (sauf chez nous d’ailleurs), faible vie du sol et faible présence de micro-organismes et biodiversité. Il faut donc notamment entamer une régénération du sol et le semis d’engrais verts et chaulage (épandage de granulat) font partie des méthodes préconisées.

  • Pollution potentielle

Vérifier l’absence de métaux lourds dans le sol (notamment le cuivre résiduel de traitement de la vigne à la bouillie bordelaise). Nous avons fait deux analyses de sol (méthode Herody et analyse chimique) pour les parcelles afin de s’assurer qu’elles sont bien cultivables. Il reste étonnant que chacun puisse s’installer et produire sur des terres polluées sans avoir l’obligation de recherche des polluants ?

  • Nettoyage

Partie optionnelle et cerise sur le gâteau. Si comme nous vous récupérez des terres de vigne soi disant déplantées et que le travail n’a été fait qu’à moitié. Vous vous retrouvez avec une parcelle pleine de ceps et culées à retirer. L’arrachage nécessite un équipement technique car on n’en vient pas à bout à la main ni à la pioche !

Pour faciliter l’installation des porteurs de projets, une association s’est créée sur le territoire : Terres en Vie. Créée en début d’année, son objectif est de répondre à un défi de taille : la reconversion des terres de vigne face à la déprise du vignoble. Durant l’hiver 2014, une réflexion locale s’est mise en place autour du constat de crise du vignoble. Des groupes de travail se sont constitués et la dynamique réunit aujourd’hui des agriculteurs, porteurs de projet, citoyens, membres d’associations environnementales (LPO, Terre de Liens, CAP44 et Confédération Paysanne) et élus. L’objectif collectif est désormais de finaliser le diagnostic territorial pour répertorier les parcelles locales en friche, les nettoyer, les régénérer, remettre de la biodiversité en place et accueillir des porteurs de projets.

C’est une initiative intéressante de démocratie participative, collective et concertée. Son objectif est à la fois environnemental par la régénération des terres, de leur qualité, de leur biodiversité et également à vocation sociale pour redynamiser la ruralité, l’agriculture, les emplois, les liens entre paysans et habitants.

Acheter des terres agricoles

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Comment acheter des terres agricoles sans être agriculteur ? Bonne nouvelle, c’est possible ! Bien qu’avec un peu de patience et d’obstination parfois. Quelles démarches ? Quel coût ? Quel contrat ?

Les valises sont enfin déposées… sur Maisdon-sur-Sèvre ! Il aura fallu trois années de recherche. Pourquoi cela a-t-il été si long ? Sans doute car les contraintes étaient nombreuses : s’imposer une distance maximale de Nantes afin de pouvoir continuer à travailler à mi-temps en ville. Essayer d’échapper au BPREA et donc ne pas avoir la capacité agricole pour l’installation. Rechercher un lieu avec du bâti pour vivre sur place, un tarif acceptable…

Au final il y a eu pas mal de concessions. Notamment sur le bâti puisqu’il n’y en a pas, mais aussi sur la qualité agronomique des terres qui sont à remettre en culture.

Ce qui n’a pas marché pour trouver des terres

  • Petites annonces
  • Leboncoin, etc
  • Agences professionnelles

De nombreuses visites, kilomètres et temps consommé, mais pas perdu au final. Cela a permis de se faire une idée du marché, d’ajuster les exigences aux réalités techniques et économiques. Étape infructueuse certes mais utile donc. A noter, les terres agricoles qui se vendent sur annonces ne sont jamais de bonnes affaires !

Intéressant pour réseauter mais les agriculteurs sur le départ ont souvent des offres de ferme qui ne correspondent absolument pas à ce type de projet sur petites surfaces. D’où la tension actuellement entre l’offre des fermes en vente et la demande de jeunes qui ne veulent plus s’endetter à vie sur de gros investissements. Les vendeurs peinent à trouver repreneur pour leurs centaines d’hectares tandis que les candidats à l’installation (moyenne 46 hectares) peinent à trouver de petites surfaces.

  • Bouche à oreille
  • Réseau de proximité, agriculteurs du coin

Sans étonnement, ce fut la clé pour trouver le terrain. En allant déjeuner avec un agriculteur du coin, nous sommes passés devant des terres sur lesquelles gisaient des pieds de vigne arrachés. Nous avons été mis en relation avec le propriétaire et voilà. Pas de secret, le réseau local, le réseau local, le réseau local. Une méthode serait ainsi de choisir le territoire sur lequel s’installer, et d’aller travailler pour des agriculteurs du coin afin d’être dans les réseaux et voir passer les ventes.

Ce qui a marché : la SAFER

Étonnant, non ? La vente s’est faite via la SAFER. Elles ont droit de regard du moins sur les parcelles supérieures à 2500 ou 5000m² ? <- choisir un achat de superficie inférieur si on veut être tranquille. Les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural ne sont pas toujours bien vues par les acteurs aux projets “atypiques” ou non-issus du monde agricole. Elles ont la réputation de faire des préemptions de terre (en réalité c’est seulement 10% de leurs actions) au bénéfice de gros exploitants. Autant dire que lorsque le vendeur a indiqué qu’il fallait déposer un dossier Safer qui serait évalué par une commission, cela sans avoir la capacité agricole et pour un projet de microferme… Et pourtant tout s’est bien passé! En guise de dossier, il s’agissait d’une présentation d’une page du projet. Parallèlement il y avait publicité de la vente des terres durant un mois. Et au final le dossier a été retenu (probablement sans autre demande d’agriculteur qui aurait pu être prioritaire). Le dossier a été déposé en février et l’achat signé en juillet, rester patient donc.

Un conseil donc : suivre les annonces de la SAFER locale ici. Précision: acheter via la SAFER implique quelques obligations notamment : payer le tarif indexé de la SAFER (non-négotiable), sur notre zone c’est 2 500€ l’hectare. Payer la commission de 8%. Utiliser les terres à usage agricole pour au moins 10 ans. Chaque SAFER a une politique particulière et des critères de priorisation différents selon les territoires. Chez nous heureusement c’est priorité aux nouvelles installations et non à l’expansion.