Si on m’avait dit que la ferme serait financée par des peignoirs et serviettes de bain… j’aurais eu du mal à y croire !

Et pourtant, la ferme Beau Soleil des Landes a remporté l’un des prix du concours Arbres d’Avenir qui permet de financer la plantation de haies et fruitiers à hauteur de 16 000€. Deux campagnes de plantations auront donc lieu en 2019 (inscrivez-vous au chantier!) et 2020 pour planter près d’un kilomètre de haies et 1300 arbres. Cette dotation du concours national agro-forestier provient de la fondation Accor qui tire elle-même ses financements du plan de réutilisation de serviettes dans ses hôtels. Vous savez, certains hôtels qui affichent: “réutilisez votre serviette de bain d’un jour à l’autre au lieu de l’envoyer en laverie, cela permet de financer la plantation d’arbres par les économies d’énergie faites”. Hé bien ça marche, Merci !

Vu le manque de capital initial pour ce projet, l’objectif est en effet de trouver des financements sous diverses formes pour arriver à payer les investissements et aménagement de la ferme. Voici en résumé les différentes sources identifiées et dont certaines seront sollicitées :

  • Dotation aux Jeunes Agriculteurs – 27 000€ en Loire-Atlantique en comptant les aides Bio
  • PCAE régional (fonds européens) – Jusque 40% des investissements en DJA
  • Emprunt familial
  • Crowdfunding (Campagne via Bluebees à venir pour début 2019)
  • Financements solidaires (Cigales)
  • Emprunt bancaire (indice: Le Crédit Mutuel de Bretagne a pour l’instant les meilleures offres)
  • Fondations (Accor via Concours national Agro-forestier)

Avec un apport de 10 000€, il devient donc possible de financer une installation pour près de 100 000€ afin d’assurer la mise en place de matériels de qualité permettant de faciliter le travail quotidien. Cela nécessite un formalisme (plan d’entreprise, budget de trésorerie) et d’apprendre à parler banquier (EBE, BFR, etc).

Aparté sur l’emprunt bancaire

Il a été tentant de partir sans emprunt bancaire mais au final, des retours d’expérience de la Chambre d’Agriculture ont permets de trancher. Il y a de nombreux exemples d’installations autonomes où tout le capital est mis dans l’investissement initial. Ce sont en général des projets de petite taille, avec du petit matériel donc cela reste possible mais ce sont aussi des projets de faibles revenus. Ce système tient 5 à 10 ans, parfois beaucoup moins, le temps de venir à bout du matériel et du paysan. Car lorsque arrive l’heure de renouveler le matériel, tunnels, motoculteurs, etc les projets s’arrêtent car le matériel est devenu obsolète et il n’y avait pas de revenus suffisant pour mettre de côté et investir à nouveau. Les paysans se retrouvent éreintés physiquement et sans économie. Aujourd’hui et après ce temps de réflexions, faire un emprunt bancaire apparaît comme le meilleur moyen de réserver le capital initial pour la trésorerie et les investissements à venir afin d’assurer la pérennité de l’activité.