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Acheter des terres agricoles

Posted by BeauSoleil on
Terrain

Comment acheter des terres agricoles sans être agriculteur ? Bonne nouvelle, c’est possible ! Bien qu’avec un peu de patience et d’obstination parfois. Quelles démarches ? Quel coût ? Quel contrat ?

Les valises sont enfin déposées… sur Maisdon-sur-Sèvre ! Il aura fallu trois années de recherche. Pourquoi cela a-t-il été si long ? Sans doute car les contraintes étaient nombreuses : s’imposer une distance maximale de Nantes afin de pouvoir continuer à travailler à mi-temps en ville. Essayer d’échapper au BPREA et donc ne pas avoir la capacité agricole pour l’installation. Rechercher un lieu avec du bâti pour vivre sur place, un tarif acceptable…

Au final il y a eu pas mal de concessions. Notamment sur le bâti puisqu’il n’y en a pas, mais aussi sur la qualité agronomique des terres qui sont à remettre en culture.

Ce qui n’a pas marché pour trouver des terres

  • Petites annonces
  • Leboncoin, etc
  • Agences professionnelles

De nombreuses visites, kilomètres et temps consommé, mais pas perdu au final. Cela a permis de se faire une idée du marché, d’ajuster les exigences aux réalités techniques et économiques. Étape infructueuse certes mais utile donc. A noter, les terres agricoles qui se vendent sur annonces ne sont jamais de bonnes affaires !

Intéressant pour réseauter mais les agriculteurs sur le départ ont souvent des offres de ferme qui ne correspondent absolument pas à ce type de projet sur petites surfaces. D’où la tension actuellement entre l’offre des fermes en vente et la demande de jeunes qui ne veulent plus s’endetter à vie sur de gros investissements. Les vendeurs peinent à trouver repreneur pour leurs centaines d’hectares tandis que les candidats à l’installation (moyenne 46 hectares) peinent à trouver de petites surfaces.

  • Bouche à oreille
  • Réseau de proximité, agriculteurs du coin

Sans étonnement, ce fut la clé pour trouver le terrain. En allant déjeuner avec un agriculteur du coin, nous sommes passés devant des terres sur lesquelles gisaient des pieds de vigne arrachés. Nous avons été mis en relation avec le propriétaire et voilà. Pas de secret, le réseau local, le réseau local, le réseau local. Une méthode serait ainsi de choisir le territoire sur lequel s’installer, et d’aller travailler pour des agriculteurs du coin afin d’être dans les réseaux et voir passer les ventes.

Ce qui a marché : la SAFER

Étonnant, non ? La vente s’est faite via la SAFER. Elles ont droit de regard du moins sur les parcelles supérieures à 2500 ou 5000m² ? <- choisir un achat de superficie inférieur si on veut être tranquille. Les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural ne sont pas toujours bien vues par les acteurs aux projets “atypiques” ou non-issus du monde agricole. Elles ont la réputation de faire des préemptions de terre (en réalité c’est seulement 10% de leurs actions) au bénéfice de gros exploitants. Autant dire que lorsque le vendeur a indiqué qu’il fallait déposer un dossier Safer qui serait évalué par une commission, cela sans avoir la capacité agricole et pour un projet de microferme… Et pourtant tout s’est bien passé! En guise de dossier, il s’agissait d’une présentation d’une page du projet. Parallèlement il y avait publicité de la vente des terres durant un mois. Et au final le dossier a été retenu (probablement sans autre demande d’agriculteur qui aurait pu être prioritaire). Le dossier a été déposé en février et l’achat signé en juillet, rester patient donc.

Un conseil donc : suivre les annonces de la SAFER locale ici. Précision: acheter via la SAFER implique quelques obligations notamment : payer le tarif indexé de la SAFER (non-négotiable), sur notre zone c’est 2 500€ l’hectare. Payer la commission de 8%. Utiliser les terres à usage agricole pour au moins 10 ans. Chaque SAFER a une politique particulière et des critères de priorisation différents selon les territoires. Chez nous heureusement c’est priorité aux nouvelles installations et non à l’expansion.