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Les avancées de la ferme

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Après 18 mois de travaux (et de très peu d’assiduité dans les mises à jour de ce site), nous sommes passés d’une friche de vignes à de premières planches maraîchères avec poulaillers, fruitiers et récoltes de foin.

En terme d’infrastructure, le hangar photovoltaïque est en place, il abritera notre épicerie solidaire et retrait de paniers, le forage, les mares, les baissières et buttes fruitières (2000 arbres plantés, un millier de fruits rouges) sont également finis. Nous avons commencé à créer notre race de poule locale avec nos premiers poussins, croisé de Marans aux oeufs bruns, bonnes productrices et Noires de Challans, les poules nantaises rustiques.

Nous produisons cette année : oeufs bruns, légumes, foin, épicerie solidaire avec achats groupées trimestriels.

Nous organiserons une première porte ouverte à la ferme le samedi 3 octobre 2020 pour lancer notre campagne d’adhesion à nos paniers: légumes, fruits, accès à la ferme et animaux avec les enfants : 12€ par semaine.

En attendant cet automne de prendre le temps de retracer toutes les étapes de cette installation  en images, voici un teaser, le mieux étant de passer à la ferme les mercredi entre 10h et 17h pour se rendre compte.

Vous souhaitez vous abonner aux produits de la ferme, contactez nous via le formulaire de contact et regardez la page d’évènement pour participer aux prochaines activités 🙂

 

Les financements pour créer la ferme

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financement

Si on m’avait dit que la ferme serait financée par des peignoirs et serviettes de bain… j’aurais eu du mal à y croire !

Et pourtant, la ferme Beau Soleil des Landes a remporté l’un des prix du concours Arbres d’Avenir qui permet de financer la plantation de haies et fruitiers à hauteur de 16 000€. Deux campagnes de plantations auront donc lieu en 2019 (inscrivez-vous au chantier!) et 2020 pour planter près d’un kilomètre de haies et 1300 arbres. Cette dotation du concours national agro-forestier provient de la fondation Accor qui tire elle-même ses financements du plan de réutilisation de serviettes dans ses hôtels. Vous savez, certains hôtels qui affichent: “réutilisez votre serviette de bain d’un jour à l’autre au lieu de l’envoyer en laverie, cela permet de financer la plantation d’arbres par les économies d’énergie faites”. Hé bien ça marche, Merci !

Vu le manque de capital initial pour ce projet, l’objectif est en effet de trouver des financements sous diverses formes pour arriver à payer les investissements et aménagement de la ferme. Voici en résumé les différentes sources identifiées et dont certaines seront sollicitées :

  • Dotation aux Jeunes Agriculteurs – 27 000€ en Loire-Atlantique en comptant les aides Bio
  • PCAE régional (fonds européens) – Jusque 40% des investissements en DJA
  • Emprunt familial
  • Crowdfunding (Campagne via Bluebees à venir pour début 2019)
  • Financements solidaires (Cigales)
  • Emprunt bancaire (indice: Le Crédit Mutuel de Bretagne a pour l’instant les meilleures offres)
  • Fondations (Accor via Concours national Agro-forestier)

Avec un apport de 10 000€, il devient donc possible de financer une installation pour près de 100 000€ afin d’assurer la mise en place de matériels de qualité permettant de faciliter le travail quotidien. Cela nécessite un formalisme (plan d’entreprise, budget de trésorerie) et d’apprendre à parler banquier (EBE, BFR, etc).

Aparté sur l’emprunt bancaire

Il a été tentant de partir sans emprunt bancaire mais au final, des retours d’expérience de la Chambre d’Agriculture ont permets de trancher. Il y a de nombreux exemples d’installations autonomes où tout le capital est mis dans l’investissement initial. Ce sont en général des projets de petite taille, avec du petit matériel donc cela reste possible mais ce sont aussi des projets de faibles revenus. Ce système tient 5 à 10 ans, parfois beaucoup moins, le temps de venir à bout du matériel et du paysan. Car lorsque arrive l’heure de renouveler le matériel, tunnels, motoculteurs, etc les projets s’arrêtent car le matériel est devenu obsolète et il n’y avait pas de revenus suffisant pour mettre de côté et investir à nouveau. Les paysans se retrouvent éreintés physiquement et sans économie. Aujourd’hui et après ce temps de réflexions, faire un emprunt bancaire apparaît comme le meilleur moyen de réserver le capital initial pour la trésorerie et les investissements à venir afin d’assurer la pérennité de l’activité.

Les premières étapes

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Design

Par où commencer ? Le début des productions n’est prévu qu’à partir d’avril 2019, en attendant, il reste de nombreuses étapes et chantiers à mettre en place pour faire d’une prairie totalement nue un lieu productif. L’objectif 2018 est déjà de finaliser la mise en place des infrastructures de base :

    • Bornage du terrain pour définir les contours
    • Épandage de granulat 0,4 pour contribuer à régénérer les sols
    • Création des niveaux et baissières pour drainage de l’eau
    • Mise en prairie trèfle
    • Création de plans d’eau et forage
    • Mise en place du raccordement électrique
    • Installation du cabanon pour abri et sanitaires
    • Construction d’un hangar de stockage
    • Installation des clôtures
    • Plantation de haies et fruitiers
    • Création des premières zones de cultures
    • Aménagement du parcours volaille
    • … !

 

De nombreuses étapes sont à venir pour arriver aux premiers jets du design… Vous êtes d’ailleurs bienvenus si vous souhaitez donner un coup de main !

 

S’installer dans le vignoble

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Terrain
S’installer dans le vignoble

Des maraîcher-e-s dans le vignoble, c’est encore atypique. La preuve, la mairie n’est pas encore tout à fait calée concernant les questions sur les règles d’urbanismes liées aux tunnels maraîchers… Mais ça va venir, car de nombreuses parcelles sont à reprendre !

Le terrain d’installation: les parcelles ont accueilli de la vigne mais ne sont pas à proprement parler des “terres à vigne”. Sur cette zone, les terres “originelles” de polyculture-élevage ont accueilli de la vigne à l’âge d’or du vignoble, avant que cette zone ne soit déclassée de l’appellation Muscadet, ce qui a contribué à sa mise en vente. Il y a depuis une déprise massive du vignoble. L’ensemble des communes du vignoble a perdu 3 184 hectares en 4 ans. Cette diminution s’est accélérée entre 2009 et 2012 avec une perte de 13,5 % de sa surface en 4 ans et 430 hectares arrachés chaque année (Source: Terres en vie) ce qui signifie des milliers d’hectares disponibles ! Avis aux candidats à l’installation donc… mais quelques caractéristiques sont à prendre en compte pour ces terrains.

  • Morcellement

Les terres de vigne ont pu échapper au remembrement des terres. Elles sont encore constituées de foultitude de petites parcelles. Ainsi sur notre zone d’implantation, nous avons une quinzaine de voisins à contacter pour le bornage en comptant les exploitants et propriétaires !

  • Enclavement

Du fait de ce morcellement, il est fort possible de se retrouver enclavé(e) entre des productions de pratiques différentes. Nous avons comme voisins des viticulteurs bio, raisonnés et conventionnels.

  • Bornage

Délimiter les contours et donc limites de ses parcelles peut s’avérer fastidieux (de nombreux voisins sont à convoquer au bornage) et il y a autant de règles de délimitations que d’exceptions…

  • Faible qualité agronomique

Terres de vigne égal sol acide (sauf chez nous d’ailleurs), faible vie du sol et faible présence de micro-organismes et biodiversité. Il faut donc notamment entamer une régénération du sol et le semis d’engrais verts et chaulage (épandage de granulat) font partie des méthodes préconisées.

  • Pollution potentielle

Vérifier l’absence de métaux lourds dans le sol (notamment le cuivre résiduel de traitement de la vigne à la bouillie bordelaise). Nous avons fait deux analyses de sol (méthode Herody et analyse chimique) pour les parcelles afin de s’assurer qu’elles sont bien cultivables. Il reste étonnant que chacun puisse s’installer et produire sur des terres polluées sans avoir l’obligation de recherche des polluants ?

  • Nettoyage

Partie optionnelle et cerise sur le gâteau. Si comme nous vous récupérez des terres de vigne soi disant déplantées et que le travail n’a été fait qu’à moitié. Vous vous retrouvez avec une parcelle pleine de ceps et culées à retirer. L’arrachage nécessite un équipement technique car on n’en vient pas à bout à la main ni à la pioche !

Pour faciliter l’installation des porteurs de projets, une association s’est créée sur le territoire : Terres en Vie. Créée en début d’année, son objectif est de répondre à un défi de taille : la reconversion des terres de vigne face à la déprise du vignoble. Durant l’hiver 2014, une réflexion locale s’est mise en place autour du constat de crise du vignoble. Des groupes de travail se sont constitués et la dynamique réunit aujourd’hui des agriculteurs, porteurs de projet, citoyens, membres d’associations environnementales (LPO, Terre de Liens, CAP44 et Confédération Paysanne) et élus. L’objectif collectif est désormais de finaliser le diagnostic territorial pour répertorier les parcelles locales en friche, les nettoyer, les régénérer, remettre de la biodiversité en place et accueillir des porteurs de projets.

C’est une initiative intéressante de démocratie participative, collective et concertée. Son objectif est à la fois environnemental par la régénération des terres, de leur qualité, de leur biodiversité et également à vocation sociale pour redynamiser la ruralité, l’agriculture, les emplois, les liens entre paysans et habitants.