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La mutualisation (du chaulage) : un besoin de microfermes

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Terrain
La mutualisation (du chaulage) : un besoin de microfermes

Après moultes recherches et un point avec l’agronome du GAB44, nous avons défini une stratégie de régénération du sol -qui sera évoquée plus précisément dans un article à venir. Parmi les différentes actions à mettre en place : le chaulage.

L’analyse chimique du sol avait conclu qu’il n’était pas nécessaire de chauler. Peut-être parce que seul le PH avait été considéré ? L’analyse Herody, elle, confirme ce besoin car elle se base sur l’analyse de la vie du sol, et non sa seule composition.

Le chaulage est une technique ancienne et naturelle qui consiste à apporter des amendements calciques ou calco-magnésiens à un sol. Les intérêts sont variés :

  • Augmenter le PH du sol pour corriger l’acidité qui empêcherait de libérer les nutriments pour les plantes
  • Favoriser l’assimilation des éléments nutritifs par les végétaux
  • Améliorer la structure du sol et propriétés physiques (moins de battance)
  • Améliorer la circulation de l’eau grâce à l’effet de floculation
  • Améliorer l’activité biologique du sol en accroissant la minéralisation de la matière organique

Les pratiques agricoles entraînent une acidification régulière des sols. Les plantes rejettent des produits acides par les racines et la minéralisation de la matière organique également. Le chaulage fait partie des bonnes pratiques naturelles d’entretien d’un sol, pour peu que l’on utilise les produits et quantités adaptés à son terrain. Attention, on ne parle pas ici d’utiliser de la chaux vive ! Il s’agit d’apporter du carbonate grossier (et non poudreux) pour amender son sol.

Le diagnostic adapté à nos parcelles : 4 tonnes de granulat 0,4 par hectare. Mais 2 questions se posent : Comment s’approvisionner en granulat et comment l’épandre ?

Trouver du granulat

Pas facile de trouver du granulat grossier auprès des fournisseurs du coin. Ils vendent essentiellement du poudreux. En plus,ils proposent souvent la prestation d’épandage avec, or celle que l’on cherche ne s’épand que tous les 5 à 6 ans (contre 2 ans), c’est forcément moins intéressant.

Heureusement, le GAB44 nous a fourni le nom d’un fournisseur, très sympathique par ailleurs qui nous a autorisé à faire un achat groupé pour atteindre ses minimas d’achat : GCM Granulats de Charente Maritime à Saint-Porchaire.

Atteindre le minima

Nous avons décidé de chauler les 4 hectares, c’est à dire les prairies, grandes cultures et parcours volaille en plus de la seule partie maraîchage afin de soutenir tous les sols. À raison de 4 tonnes hectare sur 4 hectares, notre besoin en granulat est de 16 tonnes. Or, le minima d’achat et livraison du fournisseur est de 30 tonnes. Une seule solution : organiser un achat groupé avec d’autres maraîchers pour atteindre le quota. Grâce à une annonce dans la liste du GAB, nous avons pu trouver après quelques mois de stress, 4 autres maraîchers. Encore fallait-il que tout le monde paye sa part à temps pour être livré avant le début des productions ! Là, on croise les doigts et ouf tout passe, avec une nouvelle question : On livre où ? Le déchargement ne peut se faire que sur un seul lieu. Or aucun des maraîchers n’est équipé pour récupérer et épandre sa part…

Épandre

Le travail tout en manuel, ça semble jouable jusque 0,6 ou 1 hectare maximum. Au-delà, impossible de travailler ou épandre seul manuellement. Ça demande des outils et des machines -très grosses et très chères- et nos usages ponctuels n’en justifient d’ailleurs pas l’achat. On se tourne alors vers les CUMA (coopératives agricoles locales qui louent du matériel) ou les ETA (entreprises de travaux agricoles).

L’un des maraîchers de l’achat groupé nous a trouvé une ETA près de chez lui qui acceptait de recevoir les 30 tonnes de granulat puis passer sur chaque ferme épandre. Seulement il souhaitait faire tous les épandages sur une même journée. Il a donc fallu se caler une date, qui ne cessait d’être déplacée et reculée car cette année à été très pluvieuse et certains des terrains étaient encore trop trempés pour pouvoir circuler dessus et épandre. C’est d’ailleurs le notre qui a le plus tardé à se ressuyer ! Cette dernière étape a été bien stressante pour ceux qui devaient impérativement épandre avant de démarrer leurs cultures qui ne pouvaient pas attendre.

La machinette qui épand

Pour la suite

Une action nécessaire et peu coûteuse : 24€ / tonne le granulat livré et 300€ d’épandage. Valable pour cinq ans. On a ainsi réussi à acheter, se faire livrer et épandre ces 30 tonnes à plusieurs maraîchers. Les fournisseurs, produits et outils ne sont pas adaptés aux pratiques sur petites surfaces et le seul moyen d’avancer est la mutualisation. Mais il nous a manqué un acteur fédérateur et un outil pour mieux communiquer, organiser et financer cette action groupée. Parmi les points améliorables :

Comment mieux faire connaître l’offre de mutualisation ? Sur quels réseaux, auprès de quels acteurs, par quels outils ? Comment faciliter la mutualisation de paiement ? Reverser auprès d’un tiers acteur qui se charge du paiement global ? Quels fournisseurs pour les mutualisations ? Liste des actions mutualisables ? Liste des acteurs et prestations proposées ?

Une plateforme d’achat groupé pour les agriculteurs existe ici par exemple : http://www.achagri.com/ Peut-être un concept à adapter pour les besoins des microfermes ?

La formation agricole

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Formation

BPREA or not BPREA ?

L’arrivée sur le volet agricole s’est faite par le biais “Permaculture” et le diplôme CCP en 2014. Ce qui ne donne, précisons-le, quasiment aucune compétence agricole. Mais cela faisait quelques années que la question se posait : va-t-il falloir ou non passer le Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole pour s’installer ?

Il n’y a aucune obligation légale à cela. Chacun peut s’installer, vendre des produits agricoles, cotiser à la MSA et devenir agriculteur de fait. La capacité agricole s’acquière même après 5 ans de cotisation MSA. Mais avec un diplôme courte durée de Maraîchage (Sainte-Marthe) et des stages sur des fermes, nous avions bien une base d’expérience alors pourquoi passer tout de même ce diplôme qui va mobiliser 12 à 18 mois ? Parce qu’il y a un détail qui change tout….

Actuellement en BPREA par correspondance à l’ESA d’Angers, la décision a été prise de franchir le pas pour plusieurs raisons :

  • Etre en paix avec les voisins qui voudraient remettre en question le projet
  • Accéder si besoin aux aides financières à l’installation (Dotation Jeunes Agriculteurs, de 10 000 à 27 000€ selon les projets en Loire-Atlantique)
  • Faciliter l’accès aux terres agricoles voisines si besoin(les exploitants agricoles sont prioritaires dans les attributions)
  • Avoir l’opportunité d’être pris en stage chez des agriculteurs locaux et de référence durant la formation
  • Visiter de nombreuses fermes et développer son réseau
  • Améliorer sa formation personnelle ! Notamment sur la question essentielle de chimie et vie du sol qui peut être une faiblesse chez les NIMA sans formation théorique
  • Peaufiner son projet en cours de route et ses projections financières notamment

Et surtout, surtout : Pouvoir aménager son terrain !

En effet, actuellement en Entreprise Individuelle cotisant solidaire sans capacité agricole (jusqu’à obtention du diplôme en février 2019) , je n’ai pas les autorisations pour aménager le terrain. Comment cela se passe -t-il ? Partant d’un terrain nu, j’ai besoin de faire les raccordement électriques, un terrassement pour bâtiment, un abri pour les outils, des clôtures… Normalement on doit déposer une demande de permis ou parfois simples déclarations préalables pour ces infrastructures. Des jours de paperasse pour chaque chantier… Le dossier passe en mairie,  à l’agglomération et est également envoyé à la Chambre d’Agriculture lorsqu’il s’agit de terres agricoles. Réponse de la chambre pour un cabanon de 9m² en bois déplaçable sans fondations pour stocker les outils : “Réserves” (c’est à dire non). Libre au maire ensuite de passer outre les avis défavorables de la Chambre, tout dépend si on est en bonne relation avec. J’ai eu l’autorisation de la mairie pour les petits aménagements (clôtures, cabanon) mais pour raccordements et le hangar, la mairie attend l’attestation officielle de mon diplôme agricole en février 2019 et les autorisations de la Chambre qui vont avec. A noter que les agriculteurs du coin rigolent bien, ils ne déposent rien du tout et font comme ils veulent pour leurs aménagements sans demander de permis. Mais quand on a des voisins et agriculteurs à l’affût de vos terres, mieux vaut se méfier. Avoir la capacité agricole est donc la garantie de pouvoir  aménager ses parcelles comme on l’entend. Cotisant solidaire sans capacité agricole et sur terres agricoles, l’autre option est de prendre un terrain déjà aménagé et avec tunnels, sinon il y a risque de ne pas avoir les autorisations de mettre en place ses infrastructures.

Au final, un choix sans regret car la formation et les travaux pratiques contribuent au développement du projet. Ils poussent à s’implanter plus amplement sur le territoire, développer son réseau à travers des projets de territoire et permettent d’acquérir de nouvelles compétences par des stages rendus possibles, une crédibilité accrue et une plus grande sérénité d’avancement.